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De longue haleine

 

dans le bref entracte de l’aube

j’aperçois 

les brisures d’un rêve froid

les lignes d’un poème, obliques

les chemins fragiles de la vie

j’écris le long du mur de pierre

avec mes mots têtus 

 

**

 

tu serais un arbre calme

branches couples, feuilles veloutées

une longue chevelure pleureuse

 

tu abriterais mille secrets

d’illisibles visages, d’invisibles régions

 

il se peut que tu ne t’habitues jamais à l’ombre

 

**

 

je laisserai les mots descendre 

le long de mon corps

ta voix des pics de fer barbelé

cris qui hurlent sans fin

contre ma peau lacérée 

des lignes de points d’interrogations 

stigmates qui résonnent sans fin

 

**

 

dans l’ombre oubliée 

des dalles tumulaires

Thraces et Orphée

sur cette terre morcelée

des salles funéraires

vignes et colonnes ciselées

je vois Calliope et ses lauriers

  • pourquoi ce stylet ?

  • graver des textes tutélaires

enroule sur le volumen les vers

la poésie est un chant de longue haleine

 

 

Laurence Fritsch

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