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Les ondes charrient des morts un peu plus chaque jour et des mensonges. Le poème tente de se trouver un chemin, une voix dans ce magma, chuchoter à l’oreille du chagrin, faire du clair…de l’amour avec toutes les colères.

Je ne sais pas grand chose de la poésie. Peut-être qu’il y a en elle un peu d’acide et d’eau bénite, de l’absinthe et du sucre. L’odeur de la pluie, le goût des baisers, le chant des morts, celui des oiseaux du printemps. Les soleils de juillet sous le corsage des filles, toutes les caresses et les brisures de l’enfance. Je ne sais pas grand chose de la poésie. J’apprends d’elle et m’agrandis, deviens plus vivante dans son pas et sa respiration. Ça s’écrit là pour moi, ça s’écrie aussi. Une voix vaste qui vient de loin, d’avant les mots peut-être...Quelque chose qui n’en finit pas de naître, qui me commence, un mouvement de vie qui veut faire lien à l’autre, nouer du désir à la Langue, arracher quelques certitudes, faire écho au sensible du monde, en connaître son infini et intime tremblement.

Je ne sais pas grand chose de la poésie, juste qu’elle est utile, me libère et « m’augmente », qu’elle nous sauve avec ses deux grands bras de chair et sa bouche à vouloir faire de l’autre.

 

Patricia Ryckwaert

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