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Jacques Jean Sicard

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ment

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À la recherche de Vivian Maier

Notes sur À la recherche de Vivian Maier de John Maloof et Charlie Siskel

 

Une photographie est une fenêtre. Une photographie d’un visage est une fenêtre qui ouvre sur une autre fenêtre – qui elle n’ouvre sur rien.
Le visage est sans accueil, il est l’inhospitalité même – aller vers lui n’est jamais qu’au risque de se perdre. C’est pour cette raison que certain(e)s depuis qu’on peut le photographient.
On photographie une tête pour se défroquer de l’être. Pour disparaître. Rien ne se fait du jour au lendemain. Longtemps le portraitiste se réfléchit dans le portrait comme un vieux mur qui s’écaille, envahi par le salpêtre et qui sent fort l’humidité. Longtemps il hante en gueule cassée les traits qu’il a fixés. Il y vit d’une demi-vie.
Et puis, tout imprévisiblement, vient le moment où le visage-fenêtre n’est plus composé que des formes de son identité. Il n’y a plus de reflet, plus rien d’étranger sur le verre. Si l’on excepte un coin de surface dépolie qui suggère le banc de bois, désormais vide, où s’asseyait Vivian Maier.

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