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Thierry Radière

 

 

 

DANS LA TERRE

 

après la couette prise sur

ton corps et remise

à ta nuit je soulève sans rien

voir l’air du ma-

tin et bouge sur le flanc la

région de mes rêves

 

j’aime le silence de ton être

transpercé par

le vide les promenades les

îles les ours et la

pluie je ne suis qu’un vers

de terre proche de de

ton vase une lanterne

faiblarde au-

dessus d’un étang s’il te

plaît en longueur

 

les jours comme des tours

offertes aux avions

qu’ils rentrent dedans une

fois qu’ils ont été

vécus et que toi et moi nous

restons au lit

à imaginer les télescopages

en trinquant

nos chairs contre nos chairs

à chaque fin de

lune 

 

 

 

 

LES ALGUES

 

les algues sont

remarquables

elles s’accrochent rêvent

d’eau un tableau vert au loin

 

tu lis ton premier livre

appliquée à la pluie coulant

le long de la baie une paille

devant toi inerte tes lèvres

à téter en même temps

la digue derrière la vitre

 

les coquillages avec leur

mère à flotter là dans ma tête au

café tu grandis comme un bateau

revu au port après la tempête

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