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Sandy Vilain

SANS LAISSE

 

 


A voir et à revoir, à demain à jamais,
Si tel est le destin l'on s'y reporte à peine,
Engrangeant les refrains des comptines sans dégaine,
A voir les Pinocchio qui jamais ne s'explorent,
Si tel est le levain des pains mal façonnés,


Il y a tant de peine à savoir qui l'on est
Que toutes âmes sereines s'y perdraient pour de vrai
Que tous chants de sirènes s’effilocheraient loin
Devant les vieux marais devant les grandes mères ;


Devanture adéquate à porter l'écriteau
Qui donne l'heure d'ouverture aux badauds des grandes rues,
Et sans jamais s'asseoir, le vendeur ouvre à peine
Le rideau des déboires de ses vieux étalages.


La vie la mort... et le grand vent des reines,
Qui souffle sur les devants, turlupinements noirs,
Sur les devantures closes des âmes en peine morose
Si l'on ose avancer c'est le champs des miroirs
Ceux qui renvoient l'image, lit majestueux blanc,
Le lit magenta bleu rouge ou vert, que faut-il
Pour s'octroyer l'audace de lâcher les tourments,


J'aime à voir en chacun ce qui fait son aplomb
Fait d'or et d'argent, souvent le plomb fait grâce
De sa couleur grisâtre, celle des souris nocturnes,
Souriant bienfaisant et riant des palabres
Pâles abris de paillasses qui font mine de toit,
Qui tiennent sur les tasseaux des résistances enclines
A tenir bien debout les deux bouts du ruisseau,


Bout de naissance en pleurs et bout de mort enfin,
La boue où l'on se vautre en gardant son balai
Pour mettre sous le tapis, en vain, ses belles poussières,
Sous le tas pire encore, elles brilleront longtemps
Nos poussières d'antan qui meublent nos maisons.


Peine à croire qu'il est dur, de saisir en solo
Ce qui nous appartient nous menacent et libèrent
Les sarcasmes familieux, racines d'avant guerre,
Et là-dedans nous sommes juste des arbres... en somme...
Sommeillant trop longtemps et parfois si vivaces


Car la ténacité tient nos cœurs éveillés
Et elle fait, pour de vrai, durer les corps de peau,
Pots aux vins, pots en terre, pas de pot dans le ciel,
Tout ce qui ne vole pas, est trop lourd pour nos âmes
Et c'est sûr qu'en volant on y verrait bien mieux
Le paysage absurde qui entache le bonheur


A la bonne heure enfin de sonner de son glas
La glaciale évidence de notre solitude
La glace alliant l'errance avec la plénitude
La mâle heure dit toujours que le temps ne passe pas
Et qu'il faut, un de ces quatre, remonter son horloge.


J'ai grand peine à le dire alors mieux vaut l'écrire
Ceux qui voudront le lire sauront à quoi s'en tenir
Ceux qui n'entendrons pas auront encore le choix
D'enlever le clic-clac de leur horloge en bois


Et c'est bien au delà des paroles envolées
Par la tramontane douce qui souffle sous nos nez
Par Éole et Éros, il suffit de s'aimer
Et de vagabonder sans jamais s'oublier


Ce ne sont pas des « je t'aime » qui feront l'épitaphe
Mais des jeux à thèmes doux, ronds et efficaces
Ce sont des « je m'aime bien » qui sauront décliner
Les deniers à donner pour des lèvres en cupule


Comme la main en creux qui attendrait un don
Les lèvres souriantes attendent d'être emplies
D'un amour pas brûlant, juste tiède, assagit,


Je m'aime et je t'acquiesce à saisir nos chemins,
Ce n'est pas une laisse qui nous tient, ce sont nos mains...

 

 

 

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