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Pablo Gelgon

– Nio Far –                                   ( Nio Far : on est ensemble en Wolof)

 

 

 


La houle dans le verbe qui croisse qui creuse
et qui d'une claque
dans l'autre bouche à fond de cale
renverse le fiel des vertiges horizontaux
égratigne la rouille aussi
et la pupille extatique
de chercher loin loin
à la tangente
sur la route des épices
ce nœud entre viscères et rêves
le détail l'épine l'oiseau
un soubresaut un battement d'aile
une langue de terre
tous enchevêtrés dans la même barque
à arpenter les lisières d'un foyer de fougue
à la force des bras
et du talisman sénégalais
que l'on scande aux vautours
quand c'est trop lourd à porter :
Nio Far

Dites-lui que la soif d'exaltation ça s'étanche à plusieurs glottes – que c'est le créole enrichi aux racines volages – qui donne cette patine rougeoyante au comptoir des douze coups – à ton tour prête-moi ton soleil vagabond qu'il grossisse sur la graisse des heures oisives – bras dessus bras dessous on fera la Nao Victoria avec des bouts de voliges – et tandis qu'il s'imprègne qu'il roule sur le feu des postillons – transgresse l'exclusivité d'un seul palais - Nio Far – Ensemble ça monte - ça n'en finit pas de monter et la veineuse violace - une intuition sur la tempe qui vient border le regard – Ne ratez pas votre matinée de Printemps – Faites tinter les verres !
J'y vais pour voir !


Une étincelle


Et il partit


A la brasserie de l'Olive
il y eu une clameur comme le ressac
du sable au lieu de poussière
et on crut longtemps entendre la mer
aux portes de Saint-Denis

Au port aussi
les vieux pécheurs ont pris l'habitude
de donner la becquée
aux jeunes loups
en manque d ' hardiesse
à compter leurs soleils
légèrement fêlés
dans le creux de la main
à déclamer Portimao Alger Pasaia
comme on dresse des écluses
avec ses impétuosités
Pour désincruster la caravelle
des doux rêveurs
et des continentaux

 

 

 

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