top of page

 

 

Nadia Gilard

 

 

 

Idole

 

 

 

 

Sous l’eau noire, profonde ; infirme, l’immobile et l’informe silence. Comme un goût de vieux dires, le passé aux épaules revient boucler. Lancinant et étouffant, inscrit aux tissus de mes entrailles.

 

Un train, dans son élancée traversée, dans le tumulte du souffle et du vacarme, a sifflé, emportant en une brassée l’amère nausée. Dans un ciel d’acier, vous avez marché.

 

Parfumée de poésie et de grande pluie, une rencontre au courant d’air trace une ligne. Escale aux points de fuite, dans votre sérénité. En repos, des mots bleus comme votre cravate, s’accrochent aux yeux et nos pas se suivent devant le silence qui se cabre.

 

La mer me répond. La peur s’est ouverte, écrasée par un nouveau miroir. La clairière aux délices, aux caprices, rosit. Guidée, je m’y installe, elle trempe mes nuits dans la poudre d’or.

 

Votre main déchire la course du destin. Dans le vent, le sang palpite. Pour mémoire, des fulgurances insolites, des images surannées. Sacrifiée à l’idolâtrie, je mange avec ravissement l’ivresse du poète, votre élégance.

bottom of page