Murielle
Compère-Demarcy
& Jacques Cauda
De rapt en lapsus Laps d’intime infinité
La flambe et la cavale
Je cherche ton sexe
dans le mien l’encens
qui brûle
salive
un goût parfumé où sale
à la mer l'estran
d'amertume
Te caresse
se découvre
mouille
le laps
des amours fugitifs
de corps descendus
phallus
suspendus / jouissifs
La flambe et la cavale
Figurant
payé cash
dans mes Océanides
Tu joues les perverses
tête et sexe
sismographes
le cœur dans la sueur
de tes cuisses
Remonter au braquage
Dans le sexe dressé
au fond de vos regards
un même mode opératoire
échoue
sur les amours naufragés
meurt au monde des larves
de ventre en sommeil /
avortés
Dans le bouillonnement de ma matrice
je te voudrais taulier pour t’alpaguer
dans les vices de sens
de mon amour pornographe
L'amour à l'arrache son encre vive
ses eaux fortes son alcool
m'enivrent /
seuls me réveillent

Peinture de Jacques Cauda
ardente ma langue et chardons secs
ces bribes du cercle la bouche
dans l'O du mot pétales d'invective arrachés
aux corolles du vivre
Me souffle sans arrêt
l’haleine de mots
Tenus au suspens
dans le geste de l'Écrire
Pivoine de potentielle
implosion au cœur
fouaillé d’arrache-gorge
circulant
ruelles veines brûlantes
de fatigue d’effeuillées
à contre sens à sens unique sens giratoire
du grand foutoir
lambeaux gagnés sur le néant-express
des pans de poème dans les plis du vacarme
tendent la ligne de pulsion anthropophage
de volutes d’ombilic
au geste expulsé de défécation
l’Œuvre est ainsi faite
du cri primal
à sa purgation fécale
me mange la cervelle
l’écriture
le cerveau-corbeautière
coassant dans son bocal
couleur de tripes le réel
dénoue ces boyaux d’orge sec solaire
et de sang
inapte à s’ingurgiter
ingéré digéré
jusqu’à cette sauce noire
dans la fièvre organique
basique intestinale
du commun des mortels
me mange la cervelle
m’écriture
le cerveau-corbeautière
gueulant dans son bocal
ce rauque vivre en son coassement
-l’allure des hommes dehors
avachie
molle latitude d’yeux mentaux
ruminant consommant
loin de l’ire de combustion-
vacant à ses béances
-épandage de fertilisation-
de ce réel génital inné prompt
à chaque seconde
à la cruauté du vivre
féroce vivante force
toute
à
l’œil du cyclone
fractales de fragmentation
d’entière nue pro-
Création

