Festival Permanent des Mots
La revue virtuelle des Éditions TARMAC
 

 

1

Il ne faut pas aller dans la chambre des parents. C’est barré interdit. Planque-toi aussi longtemps que tu le pourras pendant que tu gardes encore le choix de t’en sortir en restant du côté sombre. Choisis de faire du surplace dans tes signaux invisibles. Tu crois qu’il y a quelque chose derrière mais c’est de la lumière pour les adultes. Alors qu’ici il fait toujours chaud. Fais donc silence. Rappelle-toi les consignes des petits gars de l’armée. Forme ombre mouvement éclat couleurs.

 

2

Trop tôt pour imaginer une silhouette. Et si au contraire le corps en entier était décrit par cette serrure et qu’il prenait les dimensions de l’appartement ? L’étrangère ne souhaite peut-être pas que tu passes le seuil. Imagine si tu ouvres cette porte ce qu’il risque de t’arriver. L’appartement plie en même temps que la porte et tu bascules dans un trou noir sans que tu puisses repérer une forme quelconque toi qui te mets à gonfler comme un ballon en désespoir de cause et qui t’accroches à ton gros pneu.
Il y a de ces sacs à main qui ne laissent aucune chance. Leur fermoir a la forme des serrures d’alcôve dans lesquels tu chutes sans bénéficier d’aucun regard. C’est le foutre ou la foudre qui te noie à la verticale.

 

3

La République est-elle devenue la raie publique ? Un espace en saillie où n’importe quel assaillant moderne du type avocat de la publicité aimerait s’engouffrer en refermant la porte derrière lui ? Ou bien cet entrepôt de bandits manchots dont il suffit de baisser les bras pour accueillir la multiplication des pains ? La lumière attire plus d’un automate de ce genre. Si donc tu es transplanté chez les stars il faut que tu adoptes le mode boite de nuit au mépris des règles d’économie de l’éclairage urbain. Malgré la musique forte et les drogues dures tu dois continuer à parler sans ralentir le débit de ta diarrhée verbale car tu représentes la chose publique. Cette loque traînée dans la boue bastonnée par un brelan de videurs à l’abri des regards efféminés de l’adolescence.