Jemison Nard Ndoudi
L’Appel du monde
À peine vingt ans
Une partie de mes empreintes
S’efface à l’ombre d’une silhouette farouche
Qui court après chaque trace de mon existence,
J’appartiens à deux mondes,
L’invisible et le visible
Qui s’accaparent de mon vain souffle
Par lequel le mal et le bien tournent
Autour de mon nombril poétique
Aussi fétide que les intestins des populaces affamés,
Je ne compte que sur le temps
Et le temps ne compte que sur ma fragilité
Pour me faire taire comme un cadavre
Des vieilles tombes,
Le petit jeu de la vie ne vaut pas mieux
Que la rébellion du diable dans les cieux
En toute évidence l’homme n’est qu’un pion
Qui avance dans les gouffres les plus sombres
À travers un doigt inconnu qui survole
Le sommet de nos destinées,
La vie entière est un malaise de culpabilité,
De faiblesse et de foi
Lorsqu’on se dit être spécial, plus fort
Et puissant
Pourtant nos jambes ne sont qu’une glaise
Qui s’effrite à l’usure du temps
Le regard perdu dans l’immensité des ténèbres
L’âme espiègle roule vers l’immortalité factice
Petit être de l’usure et des tourbillons
Aussi vide que la tombe du Christ
J’apporte la myrrhe et le nard
Dans le silence perdu des fossiles de ton sourire
Ensablé
Mon cœur pivote vers l’éternité