Jean Piet
Les travaux
Nous étions là, tous les deux,
Retapissant notre misère,
Lé par lé, dégoulinants de l'espoir
De jours meilleurs, où notre château
Dans la tête, deviendrait pierre.
Un peu de peinture, comme bain de jouvence,
Un peu de blanc sur le terne de ces derniers jours,
Le bruit du rouleau, qui déferle en vagues puissantes,
Recouvrant le temps qui passe d'une jeunesse immortelle.
Des dalles autocollantes sur le vieux parquet
Etouffent les cris du bois qui craque,
Le bruit des souvenirs, des rires de nos parents.
Les gestes répétés fatiguent le corps,
Mais le renouveau envahit les pièces d'un vent doré,
D'une poudre aux yeux, que l'on applique généreusement
Sur les paupières plissées, pour leur redonner
L'âge auquel on ne compte pas encore les jours d'absence.