Jean-Paul Bota
Longtemps, j’ai attendu l’automne…
Je dis : là-bas tourne l’automne,
Mais qu’est-ce que l’automne ?
Herberto Helder
Où la pluie orage invite aux discussions au coude à coude presque ramassées là les voix tout qui s’épaissit et celui-là rabattue casquette de dessous des corniches et la lignée (ébouriffée) des pigeons, ça aux remugles des pots d’échappement où les phares rasent à jaunir le bitume dans l’effervescence automobile où des branches ploient et la lumière qui se répand des gouttes une porte bat toute désinvolture du vent… le jour en vrac *
* Antoine Emaz, Soirs, Tarabuste, 1999
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L’instant d’avant la quête empoussiérée des livres aux sous-sols des librairies d’occasion dimanche après-midi à longer la Seine et Tour Saint Jacques avec son jardin de coings à l’automne, ça d’avant les bibliothèques soir d’entre les livres la nuit apaisée…
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Quelqu’un parlait la voie ferrée et un talus orties ronces d’où dévale un ciel perclus d’insomnie en rase-mottes novembre ou rassemblés là nuages couvrant la craie du ciel de ce gris à l’instant apparu de ______________ au faîte ou cela un raté de neige sans fin imprévisible à vêler poêle à marron fumeuse et les brouillons musaraigne du jour l’étoilée chute à la nuit ça qui se dénoue et s’allume de gris le droit au gris dirait PK et l’autre qui a tout perdu pour où il va chemin tournant anonyme avec les stigmates dedans lui du fatum et la corymbe de l’automne ô Claudel à son ruban d’ortie l’autre pour l’attirer à son plot habile, un jardin vide le mitan où tout s’assemble, ça tapi dans l’ombre qui attend et les plantes vertes aux terrasses où qui hivernent pluie dans les vitres à ton flux rubigineux, la nuit à l’écart d’une masure ou pavillon, des armoires vides ou presque photos oubliés d’hier…
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et l’orage mâchonnée la journée tu la traînes… s’éteint la lampe du soir. Une voix dedans ma tête : Je jetterai mon sort vide dans le fossé *
* Pierre Reverdy