Deus sive natura !
Le bain de siège a commencé /Il déshabille tranche mord /Détache puis avale les morceaux vitaux /« Dieu soit avec elle ! » crie-t-il /La forêt tremble/Les arbres reverdiront plus tard/Mais en attendant le vent sème la faim/Et l’assaut est vite conclu.
Ça a commencé comme ça. Après l’assaut, il lui dit d’un ton pétillant : « La nuit n’aura qu’un jour, mon amour ». Elle est nue et bien en lèvres. Et elle rit. « Tu comprends ? » Elle rit encore et toujours. C’est son côté nature naturée qu’il oppose à son côté nature naturante. Et il le lui dit très nettement quand elle écarte vivement les cuisses qu’elle a encore toute chaudes.
La suite est entendue. Et comme au commencement, la forêt tremble à nouveau ! « Deus sive natura ! » seront ses derniers mots.
Après ces derniers mots qui sont aussi les siens il renaît à la vie selon le principe cher à Spinoza que ce dernier a élevé si haut qu’il est tout à ce qu’il fait. Voilà ce qui l’occupe.
Il fait souvent un œuf cassé/Sur des seins frits à la poêle/Encore dans l’enivrement de cette fièvre/Dont il parle la langue/Il suit les codes fondamentaux/Qui président à la coupe des seins /Sur cette femme toujours dénudée.
Oui, bien en lèvres jadis, il la voit maintenant bien en fonds. C’est pourquoi elle est grave. Et plus grave est sa joie car plus grande est sa nature proclamée, comme il le lui dit gentiment : « L’art de l’usage n’est rien moins qu’un art du découpage poussé à la perfection. » Ainsi, elle reste nue bien en morceaux, grave et partie de rien vers la nature qui est la sienne.