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Aymeric Le Guillou

Lampedusa
Calvaire en bois les arbres y meurent
Sur les tentures la pierre blanche
Les mots semés à la mansarde
Coulent ensemble derrière le monde
Canal Tiers-Monde la solitude
Des filles qui lavent des enfants gris
Le vent agite barrières et tôles
Du bouge immense attrape la suie
Les chiens humains s’enfilent bitume
Les blocs d’acier la ville osseuse
Dans un murmure parfois au large
Chantent les hommes de toutes les geôles
Les larmes du ciel les gens du vent
Prennent l’océan affleure l’espoir
Mais des splendeurs des palais d’or
Ils ne verront que les frontières.
 
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