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Edith Masson
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Pétale à pétale ce jour s’ouvre, tu l’oublies la lumière te le dit. Tu la trouves assise à ton réveil, venue pendant que tu dormais. Sa peau déjà s’use tu as trop dormi, elle quitte le zénith.
On t’a touché tu restes, écoutant le voyage en dedans des pensées, ces dos de poissons dorment. Tu les caresses longtemps, dans la saison immobile.
Le matin brûle désormais, tu t’en remémores la fraîcheur. C’était la main passée d’ombre à jour, fraîche au front. C’est aujourd’hui, cuisant à pleine bouche, un fort baiser.
Cette chose grandit et ronge le monde chaque jour, l’air manque. Tu le cherches dans les tiroirs, perdu et l’absence des oiseaux. Tu l’attends à bouche ouverte poisson couché, au pied du pêcheur.
Tu le nommes et son nom tonne. Dans l’eau troublée de pluie d’orage, de ce visage, grêlé tu ne sais rien.
Au bout d’orage tu le vois, ce temps qui termine, il est blanc et scie d’une aube à franchir ciel et terre que la nuit lie.