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Issia Bouhali

Creuse. Creuse le creux. Creuse le soulèvement, le bruit dans le bruit, creuse le bruit.

Soulève le bruit. La voix du creux, ébruite le creux.

Fais-le chanter sans en attendre la rançon.

Dieu dans le noir est mort-né mais sa chambre est prête, le lit est fait.

L'absence brille quelquefois plus fort que la présence ; regarde le silence au milieu du grand bruit,

la parole coupée, la mort d'une parole.

Entends-tu son écho plus bavard encore quand elle ne parle plus ?

Mais elle parle, encore, la parole parle encore, les voix ne s'arrêtent pas, franchissent le silence.

Le silence n'est pas un espace dépourvu

de parole, le silence

est le temps de l'écho.

Les morts sont des êtres parfois plus bavards que les vivants. Les mots, les vies, prononcés :

des aveux et des preuves.

Je cherche Dieu, oui, je le cherche,

parce que je sais que je ne le trouverai pas.

Je ne trouverai rien,

je trouve rien,

positivement.

Je le cherche et je ne trouve rien

et pourtant il m'aimante,

et pourtant il agit et pourtant

il m'asperge de foi.

Lui ne m'asperge pas et pourtant cette foi...

Je n'oublie pas que l'on parle aux morts et aux peluches,

sincèrement,

que le noir est actif,

que la lumière est un costume.

 

 

 

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