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Chloé Charpentier

SAVOIR VIVRE

 


regarde-moi
dans le blanc de l’oeil
comme je danse au-dessus des rangs d’oignons que des dents ont plantés
et les sillons de terre que la pluie a creusés
comme je bats des mains sous chaque poussière d’ici-bas
et chaque ombre projetée par de hautes statures
regarde
comme je vole par-delà les civières que les hommes emportent
comme je franchis les portes dressées devant moi
et comme les murailles sont si peu de choses à celui qui les méconnaîtra
regarde encore avec quelle souplesse
je plie mon genou sur la moitié du globe
en n’effritant pas le moindre brin d’herbe
en ne soumettant pas les chiens qui aboient quand je passe près d’eux
ni les carcasses rouges des voitures qui m’abritent
les soirs de pleine lune
et les autres soirs aussi
c’est ainsi qu’on sème la mauvaise graine
aux quatre vents cultivée par la liberté

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