Anne Duclos
Silence
courage
lâcheté
tu avances
autour
et
en toi
aveugle
Nuage
dans
l’œil
cascade
Tu l’es
la cascade
que
tu bois
*
Revoirs
dans la roche
lire
notre
humanité
minérale
végétale
Lignes
mais
en quel sens
Lignes lignes
partout
l’espace
dehors
agrandi
et les parois
*
Rien
de secret
aux
doigts
regarde
le monde
en nous
La masse noire ici est une couleur mais avant tout une matière
l’histoire passe et pourtant
on regarde la terre comme si rien ne changeait
calcaire ailleurs
matière sèche
humus
dans l’ombre
faim des choses vivantes
en quoi elles diffèrent
des choses non vivantes
ce que l’on voit au loin est sous la terre
là on attend encore
comme c’est drôle
de s’occuper de ce qui
nie l’idée de s’occuper
comme penser qu’il y a des choses à suivre
allons de compagnonnage herbe terre
et pieds
et ruisseaux
qui s’amuse à coudre l’herbe à la terre
l’homme à la terre
et l’homme à l’homme
quel sérieux que l’homme qui arrache
et serre ensemble
des brins de
ce qu’il trouve
L'auteur publie Derviche tourneur, revue papier accompagnée d’un site