Approcher cette sébile d’ombre, une offrande à y poser, une obole à laisser là, pour tout compte d’oubli. Espérer que cela calmera le destin, les sortilèges sphinx, la bourse ou la vie… ?
Cette sébile d’ombre faite pour ce dont on doit se séparer, justement parce que ça a plus de prix que toute autre part : sa culpabilité, son erreur, ce qu’on sait avoir fait et commis sans gloire.
Ombre. Ma nuit, ma trace,- sale-, empreinte honteuse et que c’est à ce point-là que je me sais aussi nettement définie. Et devoir me chercher. Alors puisque j’y tiens, comme je la sais inséparable de moi, qu’il va être si difficile de l’extirper, qu’elle sera tant diluée dans mes silences, la mettre, secrète dans le tronc des pauvres. Il n’y aura jamais d’explication, de justification… Seule cette évidence noire qui m’habite, comme elle habite tant d’autres, tous peut-être.
Dans cette écuelle, corps et âme, y déposer cette part de moi que je peux offrir encore, qui permet de me rejoindre et de joindre ces « eux ». Ce qu’il faut en toute vie