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il n’est pas de sommeil qui ne s’agite sous le sable et vienne te mordre au cou et fouir dans l’oreille jusqu’à te sucer les yeux par derrière
il n’est pas de sommeil qui ne vienne par derrière te sucer les yeux et tourner sous ton crâne comme un ver aveuglé jusqu’à tordre tes tempes
il n’est pas de sommeil qui ne te torde les tempes et vienne tacher tes yeux et faire dans tes rêves des trous pareils à ceux des alcools
tous ces rêves qu’épuisée tu tentes de redresser au champ millénaire des pierres levées
toutes ces pierres qui te disent : sois nos yeux ! Sois au monde ! Sois le rêve ! Sois debout !
car debout il n’est pas de sommeil que tu ne puisses refouler là d’où viennent les monstres liquides sans voix et sans années
Aline Royer
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